lundi 7 mai 2007

Sermon du 06 mai 2007 - BAPTÊME (Cantate)

BAPTÊME (Cantate) Galates 3.27

Châtenay-Malabry 06.05.2007


« En effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ. »

Chers amis,
resplendissants dans votre habit d’apparat !

Nous connaissons tous la valeur des habits. Les habits jouent un rôle important dans la vie. En hiver nous en portons d’autres qu’en été. Le soldat en porte d’autres qu’un civil, et chaque grade militaire a son uniforme distinctif. Le facteur est habillé autrement qu’un peintre en bâtiment, et moi-même, je suis vêtu différemment au culte que vous.

Certains de ces habits sont dictés pas la nécessité (le pull en hiver, les manches courtes en été, par exemple), d’autres sont le fait d’arrangements symboliques pour faire comprendre : celui-ci est officier, simple soldat, facteur, peintre en bâtiment ou pasteur.

On porte donc des habits

soit par nécessité ou l’exigence de la météo ou de la profession,

soit selon un arrangement symbolique pour signifier quelque chose.

Et voici que Paul écrit : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ ! »

A quelle catégorie d’habits Jésus appartient-il, lui dont nous avons été « revêtus » dans notre baptême ? Fait-il partie des habits nécessaires ou des habits symboliques ? Ou peut-être des deux à la fois ?

Notre texte nous aidera à nous rappeler que

CHRIST,
NOTRE COSTUME DE BAPTËME,

1.- recouvre notre péché,
2.- nous protège des rayons de la colère divine,
3.- nous réchauffe dans le froid de ce monde,
4.- nous confère des honneurs divins,
5.- nous remplit de joie, de gratitude et de foi,
6.- nous engage à une vie de repentance
et de foi de tous les jours.


***** 1 ******
Jésus-Christ, notre costume de baptême,
recouvre notre péché.


Paul écrit aux chrétiens de Galatie : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ. »

Les habits recouvrent le corps, en entier ou partiellement. Une des raisons en est : pour que nous n’ayons pas à avoir honte. Il est vrai que la honte ou la pudeur, ce sont des notions de moins en moins à la mode. Devant qui a-t-on encore honte aujourd’hui ?

Il en est un, cependant, devant lequel nous aurions toujours plein de raisons d’avoir honte : c’est Dieu. Ou ne serait-ce pas vrai dans ton cas ? Nous n’avons rien en nous qui nous permettrait de cacher nos péchés devant Dieu. Lui-même le sait d’ailleurs très bien.

C’est pour nous éviter de devoir avoir honte devant lui, qu’il nous a lui-même procuré l’habit qui cache notre péché. Cela n’a pas été sans mal : la confection de cet habit éclatant de pureté et de sainteté lui a coûté fort cher. Les croix qui se dressent dans nos lieux de culte nous le rappellent avec insistance : l’habit de sainteté qu’il nous a confectionné lui a coûté son Fils unique.

Pour nous procurer cet habit éclatant de pureté, cet habit qui recouvre totalement nos péchés et n’en laisse plus dépasser aucun, Jésus a dû payer pour chacun, il a dû expier chacun de nos actes, de nos paroles, même de nos pensées qui devraient nous faire honte en pensant à notre Dieu d’amour.

Cet habit nous a été remis, nous en avons été « revêtus » dans notre baptême. « En effet, » – écrit l’apôtre dans notre texte – « vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ. »

Dans notre baptême, la justice et la sainteté de Jésus ont été passées par-dessus nos péchés comme on peut passer un grand habit de fête par-dessus des sous-vêtements déjà un peu passés. Ainsi, la justice du Christ cache, devant Dieu, nos mauvais actes, nos paroles blessantes, nos pensées honteuses. Pour Dieu, notre péché n’existe plus. Dieu nous regarde à travers son Fils ; Dieu voit son Fils quand il nous regarde. Et comme son Fils est pur et saint, nous n’avons plus besoin d’avoir honte devant Dieu.

Voilà un des effets miraculeux propres au costume de baptême dont nous avons été revêtus dans ce sacrement.


***** 2 ******
Jésus-Christ, notre costume de baptême,
nous protège
des rayons de la colère divine.


Les habits nous protègent aussi des brûlures du soleil. On connaît assez l’effet cancérigène d’une exposition inconsidérée à ses rayons. Certes, nous aimons nous dorer au soleil, quand il fait beau. Mais généralement nous nous protégeons, et si ce n’est avec des habits, du moins en remplaçant les habits par autre chose : un parasol ou une crème antisolaire. Ce n’est pas pour rien qu’on se couvre bien dans les pays chauds.

Mais il y a quelque chose de bien plus brûlant que les rayons du soleil, ce sont les rayons incandescents de la colère de Dieu. « Qui résistera devant sa fureur ? Qui tiendra contre sa colère ardente ? » demande le prophète Nahum (1.6).

Il n’y a pas de doute quant aux sentiments que notre péché inspire à Dieu : des sentiments de colère et de rejet. Aussi a-t-il frappé l’humanité à mort depuis qu’Adam et Eve on chuté dans le péché : « Le salaire du péché, c’est la mort, » rappelle Paul aux Romains (6.23)

« Par un seul homme le péché est entré dans le monde » et nous a tous contaminés, au point que nous ne pouvons subsister par nous-mêmes devant Dieu. « Ainsi la mort est passée à tous les humains » (Rm 5.12).

Mais Dieu est aussi miséricordieux. Pour nous sauver de cette perdition, pour nous protéger de sa colère, il nous a enveloppés dans l’habit protecteur de son Fils, il nous a « revêtus » d’un vêtement de protection. Il le fait, parce que son Fils s’est déjà laissé brûler pour nous sous les rayons dévastateurs de sa colère.

Et il en a réchappé. Il était d’ailleurs le seul à pouvoir en réchapper. C’est la raison pour laquelle il a pris notre place et nous a ainsi évité d’être damnés par Dieu en colère.

Quand Dieu nous regarde, nous les baptisés, du moins ceux qui n’ont pas jeté leur habit de baptême, ceux qui n’ont pas rejeté le Christ par après, il ne voit plus nos péchés, mais la justice de son Fils qui nous recouvre, et sa colère à notre encontre se change en amour paternel, en amour sauveur.

« Le sang du Christ, mon Rédempteur,
Est mon seul vêtement d’honneur ;
Par lui je compte subsister
Devant Dieu dans l’éternité. »
(Louons le Seigneur, n° 344, strophe 1)


***** 3 ******
Jésus-Christ, notre costume de baptême,
nous réchauffe dans le froid de ce monde.

Les habits ne protègent pas seulement de la chaleur, ils protègent aussi du froid, est-il besoin de le rappeler.

Il est cependant un froid qui est plus mordant que le plus glacial des hivers : le froid de ce monde. Ne le ressentons-nous pas souvent ainsi : froid et sans chaleur ? Impassible et angoissant ? On se sent parfois complètement incompris, seul, abandonné.

Ce côté inhumain de notre monde moderne, le caractère anonyme de notre monde stressé et stressant, c’est du pain bénit pour Satan, ce sont les situations rêvées pour pouvoir nous plonger dans le découragement et le doute, voire le désespoir ou, pire, la dépression. Qui peut vivre sans sympathie, sans la chaleur des autres ?

Là aussi s’applique cette parole de notre Seigneur : « L’être humain ne vivra pas de pain seulement ! » (Mt 4.4). Nous avons aussi besoin de sentir l’amour de nos semblables. Or, celui-ci est parfois aux abonnés absents. Il faut alors plaindre celui qui ne sent pas l’effet réchauffant de l’habit baptismal, du Christ qui l’enveloppe.

Sois heureux, chrétien baptisé, de pouvoir te réchauffer à cet habit, auprès de l’amour sauveur de Jésus-Christ ! Lui ne va jamais battre froid. Il t’aime plus que sa propre vie. N’est-il pas allé jusqu’à la sacrifier pour toi ? C’est de lui que Dieu t’a « revêtu » dans ton baptême pour que tu puisses te savoir uni à lui pour ce temps et pour l’éternité.

Ne te laisse pas démonter par le doute ! Aussi vrai que tu es « baptisé en Christ », aussi assuré t’est son amour pour toi, sa sollicitude de tous les instants. Il se tient continuellement près de toi. S’il vient à toi dans la cène sous les espèces du pain et du vin pour t’assurer de son pardon et de son amour, il le fait aussi dans le baptême : là, il t’a enveloppé de son habit d’amour et de protection.

Cela, ne l’oubliez pas dans vos épreuves, et prenez courage dans ces moments difficiles : « car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ. »


***** 4 ******
Jésus-Christ, notre costume de baptême,
nous confère des honneurs divins.


Les habits ont aussi leur langage : celui de la pauvreté ou de l’aisance, celui de la propreté ou du laisser-aller, celui de l’honneur ou du déshonneur.

Alors, réfléchissez : Qui sommes-nous ? – des pécheurs, des coupables. Et que méritons-nous de la part de Dieu ? – d’être abandonnés et rejetés dans les peines éternelles.

Et que fait-il avec nous au lieu de cela ? – Il nous « revêt de Christ » dans le baptême ! C’est comme si, au lieu de bander les yeux pour fusiller un condamné, on déposait sur sa tête une couronne pour l’honorer devant le monde entier.

Nous ne pouvons vraiment pas comprendre le Christ, notre habit de baptême, autrement que comme le costume d’apparat le plus immérité, mais aussi le plus splendide qui soit ! Celui qu’on « revêt » d’une robe de docteur, reçoit ainsi les honneurs du doctorat. Celui qu’on « revêt » d’un manteau royal, reçoit ainsi des honneurs royaux.

Eh bien, celui qui a été « revêtu de Christ » dans le baptême, a reçu des honneurs proprement divins ! Oh ! certes, nous ne devenons pas son égal – qui pourrait être assez orgueilleux pour penser cela ? – mais il nous élève ainsi et nous permet de participer à son honneur, à ses bénédiction célestes et éternelles ; il nous accorde ainsi « l’état civil » d’enfants de Dieu, de membres de son Eglise, de « citoyens des cieux » (Ph 3.20).


***** 5 ******
Jésus-Christ, notre costume de baptême,
nous remplit de gratitude, de joie et de foi.


De gratitude ! Comment pourrait-il en être autrement ? Cet habit protecteur et vêtement d’honneur, nous n’y avions pas droit : il nous a été offert contre toute attente ! Et en tout cas, sans que nous y soyons pour quelque chose.

C’est à un autre que nous le devons. C’est un autre qui a avancé le prix fort pour que nous puissions l’avoir. Il a tellement tenu à pouvoir nous offrir ce vêtement d’honneur, qu’il a été prêt, pour cela – pour nous – à se laisser mépriser et maudire au bois de la croix. Sans croix pas de baptême. C’est cela, le sens des signes de croix dans la liturgie du baptême. D’abord Jésus a dû se faire damner et condamner avant qu’il n’ait pu nous élever, dans le baptême, aux plus grands honneurs qui soient, ceux de la gloire céleste.


« Sois loué, divin Sauveur !
A toi la gloire et l’honneur ! »

(Louons le Seigneur, n° 76,
refrain de toutes les strophes)


Aussi ne pouvons-nous faire autrement, en pensant à notre baptême, que nous réjouir au plus haut point. Là, le Seigneur nous a pourvus de ce dont nous avions le plus besoin, ce qui nous assure de son amour, de sa sollicitude, de son pardon, de sa fidélité éternels.

Si, dans notre baptême, il nous a « revêtus » de son Fils, « le Christ », c’est aussi pour que nous n’ayons pas à douter de notre adoption et de « notre citoyenneté dans les cieux », pour que nous puissions en être certains.

Car ainsi il nous a pourvus de l’habit protecteur nécessaire pour échapper aux terribles conséquences du péché. Maintenant, et tant que nous serons revêtus par la foi du vêtement baptismal, « rien » – pas non plus « la mort […] ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur » (Rm 8.38-39)


***** 6 ******
Jésus-Christ, notre costume de baptême,
nous engage à une vie
de repentance et de foi de tous les jours.


En « revêtant » cet habit exceptionnel, nous avons aussi pris des engagements. C’est ce qu’illustrent les promesses de la liturgie baptismale. On pourrait les résumer ainsi : Celui qui a été « revêtu de Christ », celui-là veut montrer sa joie et sa gratitude en faisant honneur à ce vêtement d’honneur.

Nous croisons le chemin de tant de personnes à plaindre, parce que l’habit de leur baptême les embêtait, ou parce qu’ils l’on méprisé et s’en sont dévêtus, parfois peut-être avec quelque hésitation d’abord, puis sans ambages. Faut-il rappeler qu’en méprisant ce vêtement d’honneur, en n’acceptant plus ce vêtement protecteur, ils se retrouvent sous la colère de Dieu ? (Jn 3.36)

Il est vrai, ce n’est pas facile de toujours vivre de manière à faire honneur à Jésus-Christ. Tant que nous serons ici-bas, les péchés remuent et essayent de dépasser de dessous notre vêtement d’honneur, ils essayent de le faire tomber.

Nous connaissons les mêmes tentations, les mêmes moments de faiblesse que les autres. Ils nous travaillent même plus encore parce que nous voulons rester fidèles à notre Seigneur et Sauveur et que nous ne voulons pas lui faire honte.

Malheureusement, il arrive continuellement qu’un péché vienne à dépasser de notre habit baptismal. Avec l’aide de Dieu il nous faut alors nous efforcer de tout remettre en place, ce qui se fait dans la repentance et la foi en Christ. Il faut le supplier de recouvrir ce péché aussi. Notre Seigneur est assez grand et vaste pour recouvrir tous nos péchés.

Ces efforts de remise en ordre de notre vêtement baptismal, nous devrons les faire jusqu’au moment de notre entrée dans la félicité éternelle. Mais, ô combien merveilleuse sera l’issue de notre lutte de la foi ! Là-bas, nous pourrons nous réjouir sans avoir à lutter, nous réjouir de la félicité que notre Seigneur nous a procuré avec notre habit baptismal.

Mais jusque-là, n’oublions jamais :


CHRIST,
NOTRE splendide COSTUME DE BAPTËME,

1.- recouvre notre péché,
2.- nous protège des rayons de la colère divine,
3.- nous réchauffe dans le froid de ce monde,
4.- nous confère des honneurs divins,
5.- nous remplit de joie, de gratitude et de foi,
6.- nous engage à une vie de repentance
et de foi de tous les jours.


Amen.


Jean Thiébaut Haesssig, pasteur
(13 442)



Chants :

Je chanterai, Seigneur, sans cesse LlS 22 : 1-4
Au Jourdain vint Christ, le Seigneur, LlS 152 : 1-2
Par la puissance du baptême LlS 157 : 1-2
Par la puissance du baptême LlS 157 : 3-6

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