dimanche 30 décembre 2007

Sermon du 9 décembre 2007 - Fête de Noël des Enfants


Heureux bénéficiaires du service du Seigneur,
heureux compagnons au service du Seigneur !

1

Alors comme ça, les enfants,
AUJOURD’HUI, c’est VOUS QUI AVEZ ASSURE LA LITURGIE !

– « Ah ! bon ? La Liturgie ? » allez-vous m’objecter. « Mais non, nous avons joué une pièce de théâtre sur le thème de la naissance du Christ. Le peu de liturgie qu’il y avait, c’est vous, pasteur, qui l’avez assurée ! »

Erreur ! Vous avez bien assuré la liturgie, vous aussi ! « Liturgie » est un nom qui vient du grec leiturgia (prononcer : leïtourguia) et signifie « service ».

Généralement, nous appelons « liturgie » la partie du culte au cours de laquelle le pasteur se trouve à l’autel et au lutrin. Un peu comme l’Evangile de Luc quand il parle des « jours de service » (mot à mot : des « jours de liturgie ») du prêtre Zacharie au Temple de Jérusalem (Lc 1.23).

Nous distinguons cette partie-là des chants et de la prédication. Mais dans ce cas, nous utilisons le mot « liturgie » au sens restreint.

En fait, tout le culte, c’est de la « liturgie ». N’appelle-t-on pas aussi le culte « le service divin » ? Ainsi, pour dire que la communauté d’Antioche « célèbre le culte du Seigneur », Luc dit, mot à mot : « ils pratiquaient la liturgie du Seigneur » (Ac 13.2)
Et d’ailleurs, Paul appelle tout le ministère pastoral « le service » – mot à mot : « la liturgie » – « de votre foi » (Ph 2.17) et présente son ministère de missionnaire comme celui de « serviteur » – mot à mot : « liturge » – « de Jésus-Christ auprès des païens » (Rm 15.16).
Alors, bon, me direz-vous, que Paul soit appelé « liturge », d’accord ! Les pasteurs aussi, d’accord ! Mais nous ? – Eh bien, écoutez et soyez étonnés !

* Le simple fait de venir participer au culte, c’est déjà un service, une liturgie (leiturgia), que vous vous rendez les uns aux autres, car c’est un encouragement pour nous tous à venir nous joindre à vous pour rencontrer notre Dieu sauveur dans sa Parole et ses sacrements.

* Quand vous chantez les psaumes et les cantiques, vous apportez à Dieu un service, une liturgie (leiturgia), de louange.

* Quand vous adressez des prières à Dieu, vous lui rendez un service, une liturgie (leiturgia), d’adoration.

* Et même quand vous mettez votre offrande dans le panier, Paul appelle cela, mot à mot, « la liturgie de l’offrande » (2 Co 9.12). Ailleurs, il dit que le soutien apporté à l’Eglise est une « liturgie » (leiturgia), un service divin (Ph 2.17+25).

* Et quand vous avez joué cette pièce de théâtre, vous avez annoncé l’Evangile de Jésus-Christ à la paroisse. Ainsi,

- vous êtes entrés au service, dans la liturgie (leiturgia), de Dieu pour nous annoncer sa Parole ;

- et vous nous avez, par la même, rendu un service, une liturgie (leiturgia), à nous en nous réjouissant avec la Bonne Nouvelle de la venue de Jésus à Bethléem pour nous sauver.

* La même chose est vraie quand, lors des cultes du dimanche, vous présentez l’Evangile ou, plus rarement, le texte de l’Ancien Testament à la paroisse.

De pouvoir ainsi rendre service à Dieu et à la paroisse, de pouvoir ainsi conduire une partie de la liturgie, cela ne doit pas vous enfler d’orgueil, mais de profonde gratitude.
D’abord, parce que Jésus a bien voulu vous prendre à son service. C’est là un immense honneur, un honneur immérité.Mais ensuite aussi parce que vous lui devez tout. Votre service divin, vous ne pourriez pas le rendre, vous n’auriez pas de « liturgie » à conduire, si nous n’avions pas, aujourd’hui, à célébrer
2

LA LITURGIE – LE SERVICE –
QUE JESUS NOUS A RENDUE
ET CONTINUE DE NOUS RENDRE !

L’Epître aux Hébreux

* appelle Jésus « le serviteur », « le ministre » – mot à mot : « le liturge » – divin (Hé 8.2) et
* nous rappelle que Jésus « a accédé à un service » – mot à mot : « à une liturgie » – « plus remarquable » que tout ce que nous pourrons jamais accomplir, car il est devenu « le Médiateur » entre Dieu et nous (Hé 8.6), il est venu jeter un pont entre Dieu et nous, il a fait la paix entre Dieu et nous.

Et vous nous avez raconté et expliqué, dans votre pièce de théâtre, comment il a fait cela.
Si notre Seigneur Jésus-Christ a été « conçu du Saint-Esprit » (Symbole Apostolique), s’il s’est « incarné par le Saint-Esprit en la vierge Marie » (Symbole de Nicée), c’est qu’il a voulu nous rendre le plus grand service – ou « liturgie » qui soit : « devenir semblable aux humains » que nous sommes, « s’abaisser lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort – la mort sur la croix » (Ph 2.7-8).

Et s’il est « né de la vierge Marie » (Symbole Apostolique), c’est qu’il nous aime vraiment, c’est qu’il tient vraiment à être l’un des nôtres pour pouvoir, par sa vie sainte, nous rendre cet autre service – ou « liturgie » –, nous mériter une place auprès de lui au ciel.

S’il a bien voulu naître comme le plus pauvre des pauvres, parmi les animaux, c’est certainement aussi pour nous rendre cet autre service – ou « liturgie » – nous apprendre à « avoir les mêmes dispositions qui sont en lui » (Ph 2.5), une attitude de service – de « liturgie » – auprès de nos semblables et non pas un comportement de dominateurs.

S’il est venu s’exposer à la folie meurtrière d’Hérode, fuir sa patrie avec ses parents, c’est qu’il est venu pour nous rendre cet autre service – ou « liturgie » – demeurer saint, sans péché, y compris au milieu de l’injustice qui règne dans ce monde. D’ailleurs, les persécutions à son égard vont aller croissant, jusqu’à le conduire à la mort injuste sur la croix… par amour pour nous.
En Jésus nous voyons vraiment tout le sens que le mot « liturgie » – service – peut prendre : personne n’a jamais servi comme lui l’a fait ; personne ne nous a jamais servis comme lui l’a fait. Et aucun service ne nous a autant apporté que le sien. « C’est ainsi que le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mt 20.28).

Son service a consisté à mener une vie sainte à ta place, à la mienne, à celle du monde entier, et à payer pour nos péchés de manière à nous obtenir le pardon de la part de Dieu et une place dans son Royaume.

Et il continue à nous servir dans nos cultes. Car si les cultes sont appelés « services divins », c’est, certes, parce que nous apportons à Dieu un service de louange, mais nos cultes sont avant tout un « service divin » parce que Dieu – et plus particulièrement son Fils, Jésus-Christ – nous y rend l’éminent et précieux service – ou liturgie » de nous annoncer son Evangile de grâce et de nous administrer ses sacrements.

Son service provoque notre service en réponse.
Sa liturgie provoque notre liturgie en réponse.
Pour résumer :
grâce à la « liturgie » effectuée par Jésus pour nous à partir de la nuit de Bethléem, vous pouvez remplir votre service liturgique dans la paroisse et dans le monde
- en parlant de lui,
- en vous adressant à lui,
- en lui faisant honneur par votre soutien à son Eglise !
« Aimons ce Sauveur charitable,
Servons-le d’esprit et de cœur ;
Il n’est point de bien véritable
Pour qui s’éloigne du Seigneur.
Chantons, chrétiens, notre bonheur !
Chantons ! nous avons un Sauveur. »

(LlS 47,3)
Amen.

Jean Thiébaut Haessig, pasteur
7 070


Chants :

Louange au Seigneur Jésus-Christ LlS 48
D’un rameau séculaire LlS 45
Devant ta crèche prosterné LlS 43
Les anges dans nos campagnes
Ils n’étaient pas trois, Ils n’étaient pas rois,
Aujourd’hui, si tu entends sa voix, écoute le Seigneur
Roi des êtres et des choses LlS 54
Ô joyeuse, délicieuse Fête de
la Nativité LlS 51

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