lundi 6 juin 2011

Sermon du dimanche 29 mai - Rogate

Dimanche Rogate

Texte : Lc 11.5-13

Chants :

Réjouissons-nous au Seigneur AeC 095:1-4

Ecoute-nous, Dieu de la terre, AeC 227:1-4

O mon Père, ma prière AeC 627:1-3

Quand vint le jour d’étendre les bras AeC 586:1-4

Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

La Parole de Dieu que nous allons méditer se trouve dans l'Evangile selon Luc, au chapitre 11, les versets 5 à 13.

« Il leur dit encore : "Supposons que l’un de vous ait un ami et qu’il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : ‘Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi et je n’ai rien à lui offrir.’

Supposons que, de l’intérieur de sa maison, cet ami lui réponde : ‘Ne m’ennuie pas, la porte est déjà fermée, , mes enfants et moi sommes au lit, je ne peux pas me lever pour te donner des pains.’

Je vous le dis, même s’il ne se lève pas pour les lui donner parce que c’est son ami, il se lèvera à cause de son insistance et lui donnera tout ce dont il a besoin.

Et moi je vous dis : Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. En effet, tous ceux qui demandent reçoivent, celui qui cherche trouve et l’on ouvrira à celui qui frappe.

Quel père parmi vous donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou bien s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ? Ou bien s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ?

Si donc, mauvais comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, le Père céleste donnera d’autant plus volontiers le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent." »

Prions Dieu : Seigneur Dieu, Père céleste, accorde-nous ton Saint-Esprit pour présenter ton message et pour l’écouter, au nom de Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.

Chère paroisse,

Prier avec assurance –

voilà à quoi notre Seigneur Jésus-Christ veut nous encourager aujourd'hui. Il tient pour acquis que nous adorons et louons notre Père céleste et lui adressons des prières chaque jour. Jésus intercède pour nous auprès du Père.

Il y a peu, nous avons accompagné notre Seigneur à Golgotha. A la croix, nous l'avons reconnu comme celui qui a porté le péché du monde, aussi le tien et le mien. Le matin de Pâques, nous avons entendu la promesse : il n’est pas mort, il est ressuscité des morts. Et avec foi nous avons reconnu : cela, Dieu l’a fait pour nous. Il a accepté le sacrifice que son Fils a apporté pour nous. Il l’a ressuscité des morts pour nous donner un signe que le péché, le mal et les terreurs de la mort ont été vaincus.

Jésus en est le Vainqueur. Il nous a ouvert le ciel, à nous qui vivions dans l’ombre du péché et de la mort et qui, chaque jour, sommes entraînés dans cette ombre. Lui, qui est ressuscité des morts, nous en retire : Tes péchés te sont pardonnés. Comme ceci il nous ouvre l’accès au Père éternel. Nous avons le droit de l’appeler Abba, Père.

Maintenant nous pouvons adresser nos prières à notre Père céleste. C'est que Jésus a jeté un pont. Et nous pouvons prier intensément, comme Jésus nous le fait clairement savoir avec la première parabole.

Il fait nuit. Quelqu'un appelle un ami à l'aide. Un visiteur impromptu s'est pointé, et il n'y a pas assez à manger à la maison. De quoi s'agit-il en fait ? - De bon voisinage, d'amour du prochain. L'ami, à l'intérieur de la maison, trouve une foule d'objections. Nous pourrions aussi les trouver si on nous dérangeait à minuit. Peut-être que nous y ajouterions aujourd'hui encore : Va jusqu'à la station essence ; là-bas tu peux trouver tout ce dont tu as besoin. Jésus pense que l’ami va finalement ouvrir la porte de sa maison parce que celui qui se tient dehors ne lâche pas prise et présente toujours à nouveau sa demande.

Les gens se comportent-ils vraiment comme cela ? Ouvrent-ils vraiment la porte ? – Peut-être. En tout cas cela arrive à coup sûr dans un cas précis : avec Dieu. C’est lui l’ami qui entend les appels à l’aide pressants des siens. Et il leur donne ce dont ils ont besoin. Jésus nous encourage à ne pas lâcher prise avec nos prières insistantes, à rester confiants que notre ami céleste nous assiste. Il donne ce dont on a besoin. C’est vraiment là l’ami dont nous avons besoin dans la vie, dans les moments difficiles.

Jésus exhorte et encourage : « Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. » « Demander » – lui présenter toutes nos requêtes. « Chercher » – nous avons parfois l’impression que Dieu est aux abonnés absents, qu’il n’entend pas. Il se laisse trouver. « Frappez » – tambourinez contre la porte du cœur de votre Dieu ; faites-vous remarquer par vos paroles, qu’elles soient fortes ou faibles !

Les exemples suivants de notre texte veulent relever et souligner ces exhortations et ces promesses pour nous rendre confiants.

Jésus donne deux exemples que tout le monde comprend : Un père, à qui son fils a demandé, confiant, du poisson, ne va pas lui donner un serpent ! Ou s’il lui demande un œuf, il ne va pas lui servir un scorpion ! Le père ne fera rien qui cause du tort à son fils et qui pourrait le tuer. Jésus fait comprendre : C’est là comment se comportent les gens bien que pécheurs. Vous vous efforcez de d’offrir à vos enfants des choses qui leur font du bien. C’est là comment cela se passe. Jésus ne parle pas ici des parents indignes qui font parfois vivre des choses horribles à leurs enfants et ne leur viennent pas en aide. Jésus s’en tient à ce que des parents font normalement, même s’ils sont tous pécheurs : ils leur font du bien quand ceux-ci viennent à eux avec confiance. Puis Jésus détourne nos regards des parents sur Dieu.

A combien plus forte raison le Père céleste assistera-t-il ceux qui s’adressent à lui. Nous, parents pécheurs, nous ne voulons pas causer du tort à nos enfants ; eh ! bien, notre Père céleste bien moins encore à ses enfants à lui. Son amour leur est acquis parce que son Fils Jésus-Christ leur a ouvert le ciel.

Et c’est quoi, ce que le Père céleste donne à ceux qui l’invoquent ? Nous nous attendrions peut-être à ce que Jésus se mette ici à énumérer en détail les dons pours lesquels nous prions et la manière dont son Père nous les donne. Mais ce qu’il dit nous surprend : « Le Père céleste donnera d’autant plus volontiers le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. » Celui qui demande, cherche et frappe, reçoit le Saint-Esprit en cadeau.

De quoi Jésus veut-il nous rendre certains à propos de la prière ?

Celui qui s’adresse à Dieu peut être sûr qu’il recevra avant toute chose un don particulier : le Saint-Esprit qui procède du Père et du Fils et qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils. Ce Saint-Esprit nous donne la foi, et par cette foi la force de prier. Avec l’Explication du Troisième Article de la Foi de Martin Luther nous confessons :

« Je crois que je ne puis, par ma raison et mes propres forces, croire en Jésus-Christ, mon Seigneur, ni aller à lui. Mais c'est le Saint-Esprit qui, par l’Evangile, m'a appelé, éclairé de ses dons, sanctifié et maintenu dans la vraie foi. »

Le Saint-Esprit nous amène à voir le ciel ouvert, il nous amène à placer notre foi en Dieu, le Père et le Fils. C’est pour cela que ce qu’il nous faut avant toute chose en réponse à tous nos appels et supplications adressés Dieu, c’est le don du Saint-Esprit dans nos cœurs. C’est lui qui nous fait reconnaître dans la foi ce qui est de loin primordial pour nous : la communion avec notre Seigneur Jésus-Christ et, à travers lui, avec notre Père céleste.

Ce bon Esprit de Dieu nous apprend à prier Dieu avec une confiance absolue. Dans la foi, je sais qu’il n’a que de bonnes intentions envers moi, son enfant. Alors nous lui présenterons aussi nos demandes avec insistance. Nous le ferons alors sans relâche, avec la force que donne le Saint-Esprit, et nous dirons : Seigneur, viens à mon aide, mais non pas comme moi je le veux, mais comme toi tu sais que c’est le mieux pour moi durant ce pèlerinage à travers cette vie vers l’éternité. Accorde-moi ce que tu trouves le meilleur pour moi.

Nus avons l’assurance, la certitude, que notre Père céleste nous offre ce qui est nécessaire à notre vie. Il nous arrivera de ne pas le comprendre, vu la façon dont il nous répond ; nous avions d’autres attentes. D’autres fois nous serons déçus. Mais avec la force du Saint-Esprit, nous parviendrons à confesser avec Jésus – peut-être après une intense lutte intérieure avec Dieu : Seigneur, que ta volonté se fasse !

Prier avec confiance – c’est ce que Jésus a fait ; ses disciples l’ont fait – et après eux beaucoup, beaucoup de gens jusqu’à aujourd’hui. Et toi tu as le droit et tu peux le faire aussi. Amen.

Diethardt Roth,

Evêque luthérien (à la retraite)

SELK, Allemagne

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