lundi 6 juin 2011

Sermon du jeudi de l'Ascension

Fête de l’ASCENSION

Texte : 1 R 822-28

22 Salomon se plaça devant l’autel de l’Eternel, en face de toute l’assemblée d’Israël. IL tendit les mains vers le ciel et dit :

23 "Eternel, Dieu d’Israël ! Il n’y a aucun dieu qui soit ton pareil, ni en haut dans le ciel ni en bas sur la terre : tu gardes ton alliance et ta bonté envers tes serviteurs, envers ceux qui marchent devant toi de tout leur cœur !

24 Ainsi, tu as tenu parole envers ton serviteur David, mon père. Ce que tu avais déclaré de ta bouche, tu l’accomplis aujourd’hui par ta puissance.

25 Maintenant, Eternel, Dieu d’Israël, respecte la promesse que tu as faite à mon père David, lorsque tu as dit : ‘Tu ne manqueras jamais devant moi d’un successeur pour siéger sur le trône d’Israël, pourvu que tes descendants veillent sur leur conduite en marchant devant moi, tout comme tu as marché devant moi.’

26 Maintenant, qu’elle s’accomplisse donc, Dieu d’Israël, la promesse que tu as faite à ton serviteur David, mon père !

27 Mais quoi ! Dieu pourrait-il vraiment habiter sur la terre ? Puisque ni le ciel ni les cieux des cieux ne peuvent te contenir, cette maison que j’ai construite encore moins !

28 Toutefois, Eternel, mon Dieu, sois attentif à la prière de ton serviteur, à sa supplication. Ecoute le cri et la prière que je t’adresse aujourd’hui, moi, ton serviteur !" »

Seigneur Jésus, tu sièges à la droite du Père

et tu règnes sur tout ce qui est dans le ciel et sur la terre.

Nous te prions :

Protège ton Eglise sur terre

et préserve ton Royaume par ta puissance

jusqu’à ce que tous tes ennemis te servent de marchepied

et que nous ayons définitivement surmonté le péché et la mort.

Amen.


Chers frères et sœurs réunis pour célébrer l’Ascensionde notre Seigneur !

Le roi Salomon, fils et successeur du roi David sur le trône à Jérusalem, vient de terminer la construction du Temple dans sa capitale.

La construction du Temple avait débuté « la quatrième année de son règne ». Sept années plus tard, « la onzième année […] elle fut terminée » (1 R 6 1+38).

Au cours de la cérémonie d’inauguration et de dédicace, Salomon fait une longue prière dans la cour du Temple, en présence d’une nombreuse assemblée avec les représentants du peuple. Le texte sur lequel porte notre méditation en est le début.

Dans cette prière, Salomon rappelle avant tout à Dieu une promesse précise qu’il avait faite à David, son père : « Maintenant, Eternel, Dieu d’Israël, respecte la promesse que tu as faite à mon père David ! » (v. 25)

Qu’est-ce que Dieu avait promis à David ? – « Tu ne manqueras jamais devant moi d’un successeur pour siéger sur le trône d’Israël. » (v. 25)

Salomon résume ainsi la prophétie messianique que Dieu avait faite à David par le prophète Nathan : « Quand ta vie prendra fin et que tu seras couché avec tes ancêtres, je ferai surgir après toi ton descendant, celui qui sera issu de toi, et j’affermirai son règne. Ce sera lui qui construira une maison en l’honneur de mon nom, et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume. » (2 S 7.12-13)

Maintenant, Salomon prie Dieu d’accomplir cette promesse : « Maintenant, qu’elle s’accomplisse donc, Dieu d’Israël, la promesse que tu as faite à ton serviteur David, mon père ! » (v. 26)

Voyons donc en ce jour de la Fête de l’Ascension :

CELUI QUI EST

« DEVANT DIEU SUR LE TRÔNE » :

1. Qui est-il ?

2. Où règne-t-il ?

3. Comment règne-t-il ?

X X X 1 X X X

qui est

celui qui siège

« devant Dieu sur le trône » ?

C’est qui, celui que Salomon demande à Dieu d’envoyer ? C’est qui, celui qui doit se trouver « devant Dieu sur le trône » pour toujours ?

Si on ne fait pas bien attention aux paroles de Salomon, on pourrait mal le comprendre. Si on ne les écoute que superficiellement, on pourrait être amené à penser que Salomon demande à Dieu de maintenir pour toujours des descendants de David sur le trône de Jérusalem.

A coup sûr, Salomon a aussi prié pour lui et ses successeurs sur le trône du royaume. Le croyant qu’il était ne pouvait pas plus manquer de le faire que nous manquons de demander la bénédiction de Dieu sur nous et nos enfants, sur nous et l’avenir de notre Eglise, sur nous et notre travail. Cela, évidemment que Salomon l’a aussi fait pour sa Dynastie.

Mais ici il prie pour autre chose, pour quelque chose de bien plus prodigieux. Il prie pour la venue de quelqu’un qui sera assis « sur le trône » « pour toujours », éternellement.

Ce sera un descendant de David, c’est clair. Donc un homme. Mais il sera en même temps Dieu. Cela aussi, Salomon le savait, car après avoir prié pour la venue de ce roi prodigieux, il continue : « Mais quoi ! Dieu pourrait-il vraiment habiter sur la terre ? » (v. 27)

Ce faisant, Salomon fait comprendre que le roi éternel qu’il attend est en même temps « Dieu ». D’ailleurs, si cela n’était pas le cas, comment pourrait-il exercer un règne éternel ? Comment Dieu aurait-il pu promettre que ce descendant spécial de David sera « un successeur » qui « ne manquera jamais sur le trône » ?

Nous le connaissons, ce roi à la fois Dieu et homme. Nous ne l’attendons plus comme Salomon. Il est déjà venu. Et aujourd’hui nous célébrons une fois de plus, son Ascension, sa montée sur le trône selon sa nature humaine. Car selon sa nature divine il n’a jamais cessé d’y siéger.

C’est notre Seigneur Jésus-Christ. Son humiliant abaissement a été suivi par son exaltante, par sa souveraine élévation. Son service douloureux à l’extrême a laissé place à sa glorieuse session sur le trône, à son règne majestueux.

« Il s’est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu’à la mort, même la mort sur la croix. C’est aussi pourquoi Dieu l’a élevé à la plus haute place et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus chacun plie le genou dans le ciel, sur la terre et sous la terre et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Ph 2.8-11)

Celui qui s’est sacrifié pour nous sauver de la malédiction due à notre péché, Dieu l’a établi roi sur tous et sur toute chose.

Celui qui nous aime plus que sa propre vie, le voilà qui règne sur l’univers pour le bien des siens.

« Jésus entre dans son règne,

Que tous les puissants le craignent

Et lui rendent tout honneur !

Dieu a tenu sa promesse

Et toute langue confesse :

Jésus-Christ est le Seigneur ! »

(Alléliua 34/31,1)

Voilà pourquoi nous célébrons dans la joie avec toute la chrétienté l’Ascension de notre Seigneur, la fête de la montée sur le trône de l’univers par notre frère en humanité, Jésus-Christ !

Maintenant que nous avons établi qui il est, voyons

X X X 2 X X X

Où EXERCE-t-il son regne,

celui qui siège

« devant Dieu sur le trône » ?

A qui s’étend son règne ? Sur qui l’exerce-t-il ?

Salomon a construit un Temple à Dieu à Jérusalem. Cela, il ne l’a pas fait comme le faisaient les peuples païens voisins. Eux construisaient des temples à leurs idoles parce qu’ils s’imaginaient qu’elles étaient liées à un endroit et avaient besoin d’un toit pour se protéger. Non, Salomon prie : « Ni le ciel ni les cieux des cieux ne peuvent te contenir, cette maison que j’ai construite encore moins ! » (v. 27)

Dieu est omniprésent, partout présent à la fois. Il est le Créateur : il ne peut être contenu dans sa création, et encore moins dans une partie de sa création comme un temple.

Néanmoins, dans l’intérêt de son peuple, il avait lié sa présence au Temple et au culte du Temple. Ce qui se passait dans le culte du Temple faisait se rencontrer Dieu et son peuple, Dieu et les croyants.

Pareillement, Jésus-Christ, notre Roi élevé en gloire, n’est pas non plus lié à un endroit ou limité à un espace réduit. Sinon il ne serait pas Dieu. Jésus-Christ, « vrai Dieu » et « vrai homme » à la fois (Martin Luther, Petit Catéchisme), maintenant qu’il est monté au ciel, est en même temps « avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20).

Et il est plus particulièrement « au milieu de » ceux qui « sont assemblés en son nom », qu’ils soient nombreux ou seulement « deux ou trois » (Mt 18.20) à écouter sa Parole ou à recevoir ses sacrements.

Il établit tout particulièrement « le trône d’Israël » dans les cultes de l’Eglise du Nouveau Testament, dans les cultes de son « Israël » spirituel, dans les cultes des chrétiens. Il n’y a pas d’endroit où il règne avec plus de force, d’intimité et de bonté que là où sa Parole est annoncée et ses sacrements administrés. Là il touche nos cœurs avec son Evangile de grâce et de vie, là il nous fortifie dans la foi en sa délivrance éternelle, là il nous conduit en sécurité sous son règne de grâce.

Bien entendu, le règne de Jésus n’est pas non plus lié au seul lieu du culte, mais il invite dans ses cultes. Ce sont là les assemblées de son Royaume. C’est dans les cultes qu’il exerce sur son peuple son règne libérateur, son règne de salut.

En plus de cela il l’exerce aussi dans nos vies individuelles une fois que nous avons quitté le culte. Là aussi il continue d’éclairer nos pensées, d’inspirer nos paroles et de guider nos actes à travers la Parole que nous méditons seuls chez nous.

C’est ainsi qu’il exerce son règne sur nous – à travers l’Evangile. C’est ainsi qu’il fait de nous « [ses] serviteurs, ceux qui marchent devant [lui] de tout leur cœur » (v. 23).

Pour sûr, les tendances pécheresses se manifestent encore en nous aussi, mais nous sommes si soulagés et heureux d’avoir été libérés du règne de Satan et reçus dans celui du Christ que nous luttons avec l’aide royale de Jésus contre les péchés en nous. Nous ne voulons pas redevenir leur esclave. Nous voulons continuer à bénéficier du règne libérateur de Jésus.

Car

X X X 3 X X X

COMMENT règne

celui qui siège

« devant Dieu sur le trône » ?

De façon sublime et merveilleuse. Il est clair, dans notre texte, que la façon dont il nous gouverne est l’expression de la fidélité, de la miséricorde, de la toute-puissance, de la sollicitude de Dieu, et ce pour l’éternité !

Salomon prie : « Eternel, Dieu d’Israël ! Il n’y a aucun dieu qui soit ton pareil, ni en haut dans le ciel ni en bas sur la terre : tu gardes ton alliance et ta bonté envers tes serviteurs, envers ceux qui marchent devant toi de tout leur cœur ! » (v. 23) « Maintenant, qu’elle s’accomplisse donc, Dieu d’Israël, la promesse que tu as faite ! » (v. 26)

Pour être exaucé, Salomon fait appel à la fidélité de Dieu à son alliance. C’est que le règne de Jésus en notre faveur est en premier lieu l’expression de la fidélité de Dieu à la parole donnée, à « la promesse » qu’il a faite aux croyants. On ne peut pas douter de la fidélité de Jésus dans sa manière de nous gouverner. Personne ne nous dirige aussi fidèlement que lui, « ni en haut dans le ciel » – car là-bas il n’y a pas d’autre Dieu – « ni en bas sur la terre », car là tous les dirigeants politiques ou autres dirigeants sont pécheurs, donc faillibles, y compris au niveau de la fidélité.

Mais le règne que Jésus exerce sur nous est aussi l’expression de la « bonté », de la « miséricorde » de Dieu (v. 23). Son règne qu’il étend sur nous est un règne de « bonté » et de grâce. Ne s’est-il pas sacrifié lui-même pour les siens, pour nos péchés, pour nous délivrer de toute culpabilité, de tout châtiment ? Que pourrions-nous nous souhaiter de mieux et de plus merveilleux que d’être placé sous son règne ?

Notre Roi et Seigneur est plein d’affection et de sympathie envers nous, ses sujets. Il est toujours prêt à écouter nos doléances, il est constamment « attentif à nos prières » (v. 28) pour nous venir en aide.

Il n’est pas un roi froid, hautain, inabordable, méprisant. Cela, il l’a montré avec son humiliant abaissement pour nous sauver. Et ses sentiments à notre égard n’ont pas changé avec sa glorieuse élévation.

N’est-ce pas merveilleux de savoir qu’il exerce maintenant sa toute-puissance et son omniprésence en notre faveur ? Qu’il nous gouverne et nous conduit dans notre vie présente de manière à nous amener un jour dans la communion visible, glorieuse et éternelle avec Dieu ?

Actuellement, nous ne voyons pas encore Dieu de nos yeux. Par contre, Jésus, notre glorieux Roi « siège devant Dieu sur le trône » (v. 25) pour toujours. Il est le trait d’union ou médiateur entre Dieu et nous. « A la droite de Dieu, il intercède pour nous. » (Rm 8.34) Et un jour il nous prendra avec lui selon sa promesse : « Là où je suis, là aussi sera mon serviteur. » (Jn 12.26)

Pour l’instant, nous nous trouvons encore « en service », en service dans son Royaume de grâce sur terre.

N’oublions pas de nous soumettre à la formation continue dans ce service de sujets rachetés par ce Roi merveilleux. Et la formation continue passe par la méditation de sa Parole de grâce et l’usage de ses sacrements de vie.

Ainsi il nous amènera un jour dans son Royaume de gloire dans l’éternité, car il a fait le nécessaire pour nous pour l’éternité.

« Qu’un jour, à ta gloire infinie

Auprès de toi nous ayons part ;

Puissant Vainqueur, Source de vie,

Sur nous abaisse ton regard !

Que ton Esprit nous environne

Et que, par toi victorieux,

Tous nous obtenions la couronne,

Le vrai bonheur, la paix des cieux ! »

(Strophe 3 de « Divin Bienfaiteur de la terre »,

dans Louons le Seigneur, n° 115)

Amen.

Jean Thiébaut Haessig, pasteur

Chants

Christ remonte dans la gloire LlS 114 : 1-5

Venez au Prince de la vie LlS 118 : 1-3

Attire-nous, Roi bon et doux LlS 113 : 1-5

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