lundi 30 avril 2012

Sermon du Dimanche 29 Avril 2012


Dimanche Jubilate.     1 Co 4.16-18

                                              
Chants proposés :
A toi la gloire, ô Ressuscité ! A toi la victoire       LlS 100:1-3
(chaque fois une strophe après l’AT, l’Ep et l’Evangile)
Christ est ressuscité ! c’est le cri de victoire       LlS 102:1+4+5
Seigneur, dirige tous mes pas vers le ciel,           LlS 305:1-3
Entonnons en ce jour un cantique novueau        LlS 103:1-6
Venez, enfants de Dieu, venez, peuple fidèle,    LlS 170:1-6


16   « Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour.
17   En effet, nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire.
18    Ainsi nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles. »

Chers frères et sœurs renouvelés de jour en jour
pour une destinée éternelle !
« Voilà pourquoi ! » (v. 16) C’est ainsi que commence notre texte. Ces petits mots de transition passent souvent inaperçus. On remarque et souligne plutôt les affirmations centrales, fondamentales, et on a raison. C’est le morceau de rôti qui est important. Mais que serait-il sans les quelques grains de sel ou de poivre ?
Pareillement, n’oubliez pas, en lisant la Bible, de vous arrêter sur de petits mots, de petites expressions comme : « voilà pourquoi ! » (v. 16) « en effet » (v. 17), « ainsi » (v. 18) « car » (v. 18), « donc » (Rm 5.11), « puisque » (Rm 6.1). L’apôtre Paul les utilise à foison.
C’est que, dans l’Evangile, tout se tient. La Parole de Dieu n’est pas un amas de pièces éparses sans lien entre elles, c’est une Bonne Nouvelle structurée où tout s’emboîte, où chaque chose a sa place, où il ne faut pas négliger les contextes, les causes, les raisons, les mobiles et les buts.
En faisant commencer notre texte par « voilà pourquoi », le Saint-Esprit nous place dans le contexte. Lequel ? Nous le verrons plus loin.
Il est vrai que quand on perd ses repères, quand on ne voit pas le pourquoi des choses, on peut être déboussolé, on a du mal à trouver du sens à ce qui se passe.
Cela peut concerner notre vie personnelle, notre vie familiale ou professionnelle, l’avenir de la paroisse ou de l’Eglise en général dans ce monde, voire l’avenir de notre pays et la situation mondiale en cette période que tout le monde qualifie de crise.
Dans ce contexte, notre texte de l’apôtre Paul vient à propos. Mais quelle parole d’Evangile ne vient pas à propos dans notre vie ?
Il nous fait comprendre :
AUCUNE RAISON DE PERDRE COURAGE !
                     Il est vrai :
1.  Tout, ici-bas, est éphémère ;
                     mais
2.  Jésus est ressuscité !
3.  c’est une destinée glorieuse et éternelle que la nôtre !
4.  notre être intérieur se renouvelle dans ce but.
X X X 1 X X X
Aucune raison de perdre courage :
même si
ICI-BAS TOUT EST EPHEMERE !
Quand nous regardons autour de nous, nous ne trouvons rien d’éternel. La maison la plus neuve demande rapidement des travaux non seulement d’entretien, mais aussi des réparations.
La voiture la plus neuve devra un jour être réparée, des parties remplacées, avant qu’elle ne soit remplacée en entier par une autre voiture qui, elle aussi, ne restera neuve qu’un temps.
Quand on vous vend de l’électroménager ou n’importe quel appareil, on vous propose de prendre une garantie car le jour viendra où il faudra faire faire de réparation.
Si l’on parle de « la force de l’âge », c’est qu’elle est suivie par des années où cette force décline et où des problèmes de santé se multiplient, signes avant-coureurs de notre mort. Paul dit ici : « Notre être extérieur se détruit » (v. 16).
Même les nations, y compris les grandes puissances d’aujourd’hui, sont éphémères. Où est l’éclatante Egypte de l’Antiquité ? Où ont passé les empires des Assyriens, des Babyloniens, des Hittites, d’Alexandre le Grand, ou de Rome ? Ils ont été éphémères comme l’a été l’ancien régime ou l’empire napoléonien. Et ne nous berçons surtout pas d’illusion : un jour les gens auront besoin d’une carte pour découvrir où se trouvait la République Française à un moment donné de l’Histoire.
Il n’y a pas que les hommes politiques qui passent : avec les siècles, les pays et les frontières, même les langues laissent place à d’autres.
« Les réalités visibles » – toutes « les réalités visibles » « sont passagères » (v. 18). Tout ce qui nous entoure – nous y compris – ne fait que passer. Un autre apôtre – Pierre – le dit ainsi : « étrangers et passagers sur la terre » (1 P 2.11).
Ce caractère éphémère de toute chose, nous le savons, vient de notre mortalité, conséquence de notre état pécheur. Et tout notre environnement a été « maudit » (Gn 3.17) à cause de nous et est atteint par ce même mal : le caractère passager, le caractère mortel.
Nous pourrions avoir deux sortes de réactions malencontreuses : mépriser « les choses visibles », ou déprimer, « perdre courage » (v. 16).
Tout ce que Dieu nous dit dans la Bible, nous rappelle que Dieu ne veut pas que nous nous désintéressions de ce monde qui passe. Il prône l’engagement responsable dans le pays, comme citoyen, comme travailleur, comme parent, comme paroissien, comme gérants et administrateurs de ce monde bien qu’éphémère.
Il ne nous dit pas : Ne vous occupez pas de votre santé ; de toute façon vous allez mourir quoi que vous fassiez. Au contraire, il veut même que nous le priions de nous faire guérir.
Mais ici, il ne parle pas de cela, mais de quelque chose qui est plus important. Quand il écrit : « Nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles » (v. 18), il veut nous insuffler du courage devant « les difficultés » (v. 17) que nous rencontrons, dans les combats de la vie. Il ne dit pas : « Baissez les bras ; de toute façon ce que vous faites n’est que pour un temps ! »
Non il dit : « Dans vos "difficultés", tenez bon, ne désertez pas vos responsabilités, ne perdez pas l’intérêt pour le cadre de vie dans lequel Dieu vous a placés, mais, pour tenir, pour vous engager, n’oubliez pas que vous êtes en route vers autre chose. Cela devrait vous aider. »
Et pour que nous ne perdions pas courage dans l’accomplissement de nos tâches parmi « les choses visibles » ici-bas, il nous dit :
X X X 2 X X X
Aucune raison de perdre courage !
N’oubliez pas :
JESUS EST RESSUSCITE !
Il est vrai, dans notre texte Paul ne parle pas de la résurrection de Jésus. Pourtant elle y est présente. Elle y est présente à travers ce fameux « voilà pourquoi ! » dont j’ai parlé en introduction.
Avant notre texte, Paul a écrit : « Nous savons, en effet, que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi par Jésus et nous fera paraître […] en sa présence. » (2 Co 4.14)
« Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. » N’oubliez pas : nous nous trouvons dans le temps de Pâques. C’est la foi et la joie de Pâques qui traversent notre texte. C’est pour cela qu’il a été choisi comme un des textes de ce dimanche « Jubilate », « Réjouissez-vous ! »
Jésus est ressuscité – et il nous fera ressusciter ! Nous partageons son devenir, nous sommes participants de sa victoire sur tout ce qui est éphémère. Par lui et grâce à lui nous avons été arrachés au caractère éphémère et passager des choses.
Par lui et grâce à lui, le caractère « passager » des « réalités visibles » (v. 18) ne nous déprime plus : quand je vois que ma santé se détériore, je sais que ce n’est que « passager », mais que le Christ ressuscité m’a libéré pour m’arracher à cette tendance « destructrice » (v. 14) et pour me faire connaître une existence éternelle.
X X X 3 X X X
Aucune raison de perdre courage !
N’oubliez pas : C’est
une destination glorieuse et éternelle
que la nôtre !
« Ainsi nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles. » (v. 18)
Encore une fois, il ne faut pas mal comprendre l’apôtre. Il ne veut pas que nous nous détournions des affaires de ce monde, de « ce qui est visible ».
Rappelez-vous comment il a « remonté les bretelles » aux Thessaloniciens (excusez cet anachronisme : à l’époque les bretelles n’existaient pas), rappelez-vous donc comment il les a vertement secoués parce qu’ils ne faisaient plus rien, mais se cantonnaient à attendre de façon oisive et désintéressée le retour du Seigneur pour le Jugement dernier. Dans deux lettres successives Paul les a exhortés à s’investir dans la vie active, à s’engager dans la vie de la cité.
Mais nous avons quelque chose de plus, quelque chose de plus grand, qui nous porte, qui nous anime, qui nous transcende, ce sont « les réalités invisibles » qui « sont éternelles », qui ne passent pas comme tout ce dont nous nous occupons ici-bas.
Le caractère éphémère des choses dont nous nous occupons ici-bas peut nous décourager : à peine a-t-on fait le ménage qu’il faut recommencer ; à peine croit-on avoir réparé la voiture qu’elle lâche ailleurs ; à peine a-t-on fait une réfection à la maison, qu’il faut appeler le plombier pour autre chose. A peine est-on guéri d’une maladie – ou a-t-on au moins trouvé un traitement permettant de vivre avec – qu’un autre organe se met à flancher.
Mais ce ne sont là que de « légères difficultés du moment présent » comparées au « poids éternel de gloire » que nous devons à notre divin Ressuscité (v. 17). Comparée à « la gloire à venir » «  les souffrances du moment présent » pèsent peu (Rm 8.18).
De savoir cela, nous rend forts et confiants, confiants dans le divin Ressuscité, son règne et son accompagnement. Et cela rend « les difficultés du moment présent » plus « légères », même quand elles nous obligent à serrer les dents et nous font mal. Elles pèsent moins comparées au « poids éternel de gloire » que la résurrection de Jésus nous garantit.
C’est pour cela que, dans la difficulté, « nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles. »
Ce sont elles qui nous donnent la force de gérer nos affaires ici-bas quand celles-ci nous pèsent. « Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage », « voilà pourquoi » nous pouvons vivre dans la foi, la joie et l’espérance « même si notre être extérieur se détruit ».
X X X 4 X X X
Aucune raison de perdre courage !
N’oubliez pas : C’est
nOTRE ETRE INTERIEUR SE RENOUVELLE
DANS CE BUT !
Paul écrit : « Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. »
Chers amis, nous savons que ce « renouvellement » n’a rien à voir avec une génération spontanée. « Le renouvellement intérieur », nous le devons à l’action « du Saint-Esprit » (Tt 3.5-7).
Comme Jésus l’avait promis, une fois ressuscité et monté au ciel il nous a « envoyé de la part du Père l’Esprit de vérité » pour que celui-ci « rende témoignage de lui » (Jn 15.20).
C’est au contact de « la Parole vivante et permanente de Dieu », au contact de la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité pour nous, que « nous avons été régénérés » par le Saint-Esprit (1 P 1.23) et que nous sommes « renouvelés de jour en jour ».
C’est pour que ce renouvellement ne s’arrête pas en si bon chemin que nous nous plaçons toujours à nouveau sous l’influence du Saint-Esprit, que nous lisons, écoutons et méditons l’Evangile, seuls, en famille ou en groupe biblique, que nous participons aux cultes, que nous répondons à l’invitation à la Cène.
Là, le Saint-Esprit nous « renouvelle de jour en jour » dans une vie de repentance et de foi ; là il entretient et développe notre certitude du salut, notre foi en la bonté et la fidélité de Dieu ; là il nous remplit de joie dans l’espérance de la « gloire éternelle » où Jésus nous attend ; là il nous remplit de force pour affronter « les choses visibles » en attendant « les invisibles » dans la gloire céleste.
C’est ainsi – et ainsi seulement : au contact de l’Evangile – que « nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. »
« Voilà » ce que nous devons à notre Seigneur mort et ressuscité pour nous. « Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. »
Le Seigneur ressuscité en soit loué ! Amen.
Jean Thiébaut Haessig

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