Fête de l’ASCENSION Dn 7.13-14
Chants
Auprès du Père il est monté,
alléluia ! AL 34-28
Seigneur Jésus qui es venu
Habiter AL 34-30
Jésus entre dans son règne AL 34-31
13 Pendant que je regardais dans mes visions
nocturnes, quelqu’un qui ressemblait à un fils de l’homme est venu avec les
nuées du ciel. Il s’est avancé vers l’Ancien des jours et on l’a fait approcher
de lui.
14 On lui a
donné la domination, la gloire et le règne, et tous les peuples, les nations et
les hommes de toute langue l’ont servi. Sa domination est une domination
éternelle qui ne cessera pas et son royaume ne sera jamais détruit. »
Seigneur
Jésus,
tu
sièges à la droite du Père
et y
règnes sur tout ce qui se trouve dans le ciel et sur
la terre.
Nous te
prions :
Protège
ton Eglise sur terre !
Par ta
puissance, préserve-là
jusqu’à
ce que tous tes ennemis t’aient été soumis.
Fais-nous
participer à ta victoire finale.
Bénis
en ce sens la méditation de ta Parole !
Amen.
Chers frères et sœurs de notre
grand Frère monté
au ciel !
Il y a
des moments dans la vie, où il est bon de se savoir impliqué dans le message de
l’Ascension. La vie nous bouscule parfois tellement que nous avons alors
grandement besoin de quelqu’un à qui pouvoir faire confiance en toute occasion,
quelqu’un à qui pouvoir s’accrocher quand notre chaloupe tangue un peu
beaucoup.
Ici, il
faut être persévérant pour arriver à surmonter les obstacles pour résoudre un
problème relationnel; là, il faut serrer les dents pour ne pas perdre
pied quand la maladie ou les symptômes de l’âge se sont nichés dans notre
existence. Ailleurs encore, les problèmes posés à l’Eglise – nous aurons à en
traiter quelques-uns en Assemblée Générale Synodale – ne semblent pas simples à
régler.
En
fait, à la racine de nos maux, à l’origine première de nos problèmes, on se
trouve face à rien de moindre que le péché qui s’est insinué partout, et face à
celui qui a introduit cet état de fait dans la création divine : Satan.
Or lui,
il est plus futé et plus puissant que nous. Aussi sommes-nous soulagés de
savoir que nous appartenons à quelqu’un qui a gagné la bataille contre le
péché, la mort et Satan.
Notre
victoire sur tous les inconvénients nous est acquise, notre victoire sur toutes
les situations pénibles nous est assurée si nous cherchons refuge avec foi
auprès de notre Seigneur monté au ciel.
Dans la
vision de notre texte, le prophète Daniel voit
« Quelqu’un qui ressemblait à
un fils de l’homme »
et qui a reçu de
« l’Ancien des jours »
1.
un
pouvoir universel et éternel,
2.
un
Royaume universel et éternel.
X X X 1 X X X
Voyons d’abord qui est ce
« quelqu’un qui ressemblait
à
un fils de l’homme » ?
« Le fils de l’homme » est un des titres que
Jésus s’est appliqué à lui-même quelque 45 fois dans les Evangiles. C’est aussi
ainsi qu’il apparaît à Jean dans l’Apocalypse : « Je me retournait
pour savoir quelle était la voix qui me parlait. […]
je vis […]
quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme » (Ap 1.13).
C’est ainsi
qu’est soulignée la nature humaine de celui dont il est question ici. Il est
homme comme nous, et pourtant il apparaît dans l’Apocalypse dans la gloire de
sa sainteté. Pareil à nous selon sa nature humaine, mais totalement différent
de nous autres humains car sans péché et totalement parfait.
Dans l’Ancien
Testament, le terme « fils de l’homme » ne se rencontre que deux
fois, les deux fois dans le livre du prophète Daniel – entre autre, dans notre
texte – et chaque fois ce titre est donné au Messie Sauveur.
Un détail
nous frappe dans notre texte : Celui « qui ressemblait à
un fils de l’homme est venu avec les nuées du ciel » (v. 13). « Venir
avec les nuées du ciel », c’est le propre de Dieu, c’est ainsi que
Dieu est décrit aussi bien dans les Psaumes (104.3) que par le prophète Esaïe
(19.1).
Ainsi les
visions aussi bien chez Daniel que, plus tard, dans l’Apocalypse indiquent que
« le fils de l’homme » est à la fois vrai Dieu et vrai homme.
Les deux fois
où Daniel utilise le titre « fils de l’homme », il est clairement
question du Messie tout-puissant et vainqueur. Cela est tellement clair que,
quand Jésus se donnait le titre prophétique de « fils de
l’homme », les chefs juifs se mettaient en colère parce qu’ils n’admettaient pas
que Jésus se présente comme le divin Messie.
X X X 2 X X X
Voyons maintenant qui est
« l’ancien des jours » ?
Daniel voit le Messie « s’avancer vers l’Ancien
des jours » (v.
13).
« L’ancien », c’est ce qui
précède, ce qui vient avant. « L’Ancien
des jours »,
c’est celui qui a précédé les jours, celui qui était dès le commencement. Dans
Esaïe, Dieu se présente ainsi :
« C’est moi qui suis Dieu. Je le suis depuis le début » (Es 43.12-13).
En effet, s’il est dit : « Au commencement, Dieu
créa le ciel et la terre » (Gn 1.1), c’est qu’il était là avant de les créer. Il mérite vraiment le
titre d’« Ancien
des jours ». Il
s’agit bien là de Dieu.
D’ailleurs, quelques versets plus haut
il est dit de lui :
« Son vêtement était aussi blanc que la neige et ses cheveux pareils à de
la laine pure. Son trône était de flammes et ses roues étaient de feu dévorant.
[…] Des milliers le servaient et des centaines de millions se tenaient
debout devant lui. » (Dn
7.9-10)
La « blancheur » de ses cheveux et de ses vêtements souligne sa sainteté parfaite.
Les « flammes » et le
« feu dévorant » de son
trône indiquent que rien ne peut le retenir de juger ses ennemis, mais rien ne
peut pas non plus le retenir de sanctifier son peuple, de l’accompagner à
travers les vicissitudes de la vie et de le conduire dans la félicité éternelle.
Il utilise pour arriver à ses fins « des milliers […]
et des centaines de millions », bref
« la multitude de l’armée céleste » des anges (Lc 2.13) qui « le servent ».
Chers amis, le prophète Daniel voit ici,
des siècles à l’avance, comment le Fils de Dieu devenu homme a vaincu le péché,
la mort et le diable, comment ce Fils de Dieu est amené, selon sa nature
humaine, devant le Dieu très saint, éternel et tout-puissant.
Daniel ne voit pas les détails de cet
événement. Souvent, Dieu n’a fait aux prophètes de l’Ancien Testament que des révélations
globales de l’œuvre du Messie.
Ainsi, Daniel voit ici l’Ascension du
Fils incarné de Dieu et son retour pour le Jugement en une seule scène située
dans le futur.
Dieu, « l’Ancien des jours », remet à Jésus monté au ciel
« la domination, la gloire et le règne » (v. 14).
On peut se
poser la question : Comment le Père peut-il remettre
« la domination, la gloire et le règne » à son Fils ? En tant
que Dieu, en tant que deuxième personne de la Trinité, cela ne lui appartient-il
pas de toute éternité ?
Bien entendu.
Mais durant son abaissement, pendant qu’il menait une vie sainte dans les mêmes
conditions de vie que nous, il a renoncé à ce que sa nature humaine profite de
ces pouvoirs divins. Mais maintenant qu’il a accompli à la perfection sa
mission – nous sauver en prenant notre place – il n’a plus aucune raison de
continuer à mener une existence dans l’abaissement.
« C’est aussi pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a
donné le nom qui est au-dessus de tout nom afin qu’au nom de Jésus chacun plie
le genou dans le ciel, sur la terre et sous la terre et que toute langue
reconnaisse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Ph 2.5-11).
Lors du
Jugement Dernier, cette remise du pouvoir atteindra son apogée. Alors les scènes
décrites dans ce chapitre 7 du livre de Daniel trouveront leur accomplissement
final.
Ce qui est
particulièrement réconfortant, c’est de voir que
X X X 3 X X X
Notre frère
glorifié a reçu de
« l’Ancien des jours »
un pouvoir universel et éternel
Il lui fut « donné » une
« domination » qui
« est éternelle » (v. 14). Les pouvoirs de ce
monde ne durent qu’un temps. Rois, empereurs, même dictateurs, mais aussi
partis, gouvernements et présidents démocratiquement élus, n’exercent le
pouvoir que pour un temps, la passation des pouvoirs, cette semaine, en France,
en est de nouveau une illustration.
Daniel en sait aussi quelque chose. Il a assisté à la chute du
Royaume de Juda. Puis Dieu l’a chargé d’annoncer au roi Belshatsar que l’empire
babylonien allait sous peu faire place à l’empire perse. Et l’empire perse, où
se trouve-t-il aujourd’hui, après deux millénaires et demi ?
« Comble de l’inconstance, tout n’est que fumée ! » avait
déjà constaté Salomon (Ec 1.2). Passage mieux connu ainsi :
« Vanité des vanités. Tout n’est que vanité ! »
Tout ? Non. Car de notre Sauveur monté au ciel il est
dit : « Sa domination est une domination éternelle. » Rien ni
personne ne mettra fin à son règne de puissance sur le monde entier. Qu’ils le
veuillent ou non, toutes les créatures humaines sont soumises à ses lois.
Il est le Maître de l’Histoire. Oh ! certes, Satan se démène
encore pour semer la zizanie, des hostilités et des incompréhensions, même des
affrontements à tous les niveaux. Il essaye de répandre guerres et génocides sur
terre. Mais il sait ses jours comptés. C’est d’ailleurs pour cela qu’il se
démène ainsi. C’est son chant du signe.
Mais il sait que le Christ monté au ciel règne et aura le dernier
mot contre lui et les forces du mal. Les deux versets de notre texte
constituent d’ailleurs la fin ou l’apogée de la victoire finale du Messie
contre les forces du mal sur terre.
Bien sûr, le péché nous pourrit encore la vie, le mal assombrit
nos existences, que ce soit l’immoralité dans le monde ou le mal dans notre
corps, les infirmités et les maladies.
Mais là aussi nous savons qu’il ne peut nous arriver de pénible
que ce que notre Seigneur victorieux tolère parce qu’il sait que cela
« concourt à notre bien » (Rm 8.28).
Quel soulagement, au fond de l’épreuve, que de savoir que notre
frère en humanité Jésus-Christ veille ! Qu’il règle avec toute-puissance
le cours de notre vie de manière à ce que « rien ne puisse nous
séparer de l’amour de Dieu », pourvu que nous soyons
conscients de cette grâce et que nous ne lui retirions pas notre foi, notre
confiance (Rm 8.39).
X X X 4 X X X
Notre frère
glorifié a reçu de
« l’Ancien des jours »
un royaume universel et éternel
« Tous
les peuples, les nations et les hommes de toute langue l’ont servi. Sa
domination est une domination éternelle qui ne cessera pas et son royaume ne
sera jamais détruit. » (v. 14)
Voilà ce que Daniel a la grâce de découvrir des siècles à
l’avance.
Bien entendu, il s’agit ici d’autre chose que d’un royaume ou Etat
comme ceux qui font l’histoire politique de ce monde. D’aucun chef d’Etat on
peut dire : « Tous les peuples l’ont servi. » Et
d’aucun Etat : « Il ne sera jamais détruit. »
Non,
Daniel voit ici comment le Christ qui siège à la droite du Père étend son règne
de grâce dans les cœurs des « hommes de toute
langue ». Daniel voit en vision l’Evangile de Jésus-Christ se répandre
dans le monde entier et susciter dans toutes les nations des adorateurs de Jésus-Christ,
des sujets de son royaume de grâce.
Et
voyez-vous, malgré l’hostilité du monde à l’Evangile, la Bible est le livre le
plus répandu au monde, aussi le plus traduit. A ce jour, la Bible a été traduite,
entièrement ou partiellement, dans environ plus de 2264 langues ou dialectes.
Et il y a encore actuellement beaucoup de projets de traduction.
C’est
là encore un signe que notre Seigneur a les choses bien en main. C’est qu’il
veut toucher les cœurs des gens dans toutes les nations, sans discrimination.
Son Royaume, l’Eglise chrétienne, est universel.
Et ceux
qui, de partout, ont ainsi été touchés par sa grâce, convertis et attirés dans
son Royaume, comme nous, ceux-là ne demandent qu’à l’adorer et le servir par
gratitude pour avoir été si miraculeusement sauvés de la mort éternelle et
intégrés dans son Royaume éternel.
Car si
le premier attribut de son royaume est d’être universel, son second est d’être « éternel ». Rien
ne peut mettre fin à son Royaume de grâce, rien ne peut détruire son Eglise universelle.
« Les portes de l’enfer, » les pouvoirs de la mort, « ne
l’emporteront pas sur elle. » (Mt 16.18)
Oh !
certes, nous, ses sujets, ici-bas nous devons mener le combat de la foi contre
les insinuations de Satan, contre les assauts qu’il lance contre l’Eglise et
notre foi. Cette lutte, par moments et par endroits, peut atteindre une
intensité quasi insoutenable. Daniel qui la voit se dérouler sous ses yeux,
reconnaît : « Moi, Daniel, j’ai été si terrifié par mes pensées que j’en
ai changé de couleur ! » (Dn 7.28)
Mais
Jésus règne. Et il a le dernier mot.
Cela,
son Ascension nous le rappelle puissamment. Certes, nous ne le voyons plus.
Nous ne le reverrons qu’à son retour triomphant et glorieux au Dernier jour.
Mais
inlassablement il nous fait annoncer sa Parole de grâce, pour que nous soyons
entraînés dans une vie de repentance et de foi, une vie qui inéluctablement
nous mènera dans le Royaume de gloire, dans la félicité éternelle.
Il
reviendra bientôt – Que sont pour lui mille ans ? – Pas plus qu’une
journée ! – Bientôt celui qui est monté au ciel en triomphateur,
« reviendra de la même manière » (Ac
1.11).
En
fait, il n’a fait que nous précéder et nous préparer une place. Il l’a souvent
rappelé aux siens.
Unis à
lui, nous savons qu’ici-bas il nous fait bénéficier de sa victoire et que le
jour viendra aussi où il nous fera aussi partager son éternité dans un bonheur
inexprimable.
Amen.
Jean
Thiébaut Haessig, pasteur
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