mercredi 19 septembre 2012

Sermon du dimanche 26 Août 2012


12ème dimanche après la trinité

Marc 7. 31à38
Jésus quitta ensuite le territoire de Tyr, passa par Sidon et revint vers le lac de Galilée à travers le territoire des Dix Villes. 32On lui amena un homme qui était sourd et avait de la peine à parler, et on le supplia de poser la main sur lui. 33Alors Jésus l'emmena seul avec lui, loin de la foule ; il mit ses doigts dans les oreilles de l'homme et lui toucha la langue avec sa propre salive. 34Puis il leva les yeux vers le ciel, soupira et dit à l'homme : « Effata !  » — ce qui signifie « Ouvre-toi ! » — 35Aussitôt, les oreilles de l'homme s'ouvrirent, sa langue fut libérée et il se mit à parler normalement. 36Jésus recommanda à tous de n'en parler à personne ; mais plus il le leur recommandait, plus ils répandaient la nouvelle. 37Et les gens étaient impressionnés au plus haut point ; ils disaient : « Tout ce qu'il fait est vraiment bien ! Il fait même entendre les sourds et parler les muets ! » BFC

Moi Aussi Seigneur !

Marc nous raconte un grand nombre des miracles de Jésus. En voici un, qui, comme ceux qui le précèdent, nous oblige à répondre en quelque façon à Jésus. La foule qui a témoigné cette guérison a été ébahie, « impressionnés au plus haut point ». Ne voyant personne ici bouche bée je suppose que nous, nous ne sommes pas « impressionnés au plus haut point ». C’est normal ; nous n’avons pas vu ce miracle de nos yeux.

Cependant, j’espère que nous sommes assez impressionnés ou intéressés pour répondre à Jésus de deux façons. D’abord, j’espère que nous sommes si impressionnés de la puissance et l’autorité de Jésus que nous croyions qu’il est le Fils de Dieu, le Sauveur promis. Puis, j’espère que nous pouvons reconnaitre que nous souffrons d’une sorte de surdi-mutité spirituelle pour que nous nous tournions vers Jésus et disions, « Moi aussi Seigneur, ouvre-moi les oreilles et délie-moi la langue » comme David l’exprime dans le Psaume 51, « Seigneur, ouvre mes lèvres, pour que je puisse te louer » (Ps 51.17).

En premier, alors, j’espère que nous sommes si impressionnés de la puissance et l’autorité de Jésus que nous croyions qu’il est le Fils de Dieu, le Sauveur promis. Cette guérison a été stupéfiante, un miracle. Puisque l’homme ne parlait guère, c’est probable qu’il a été sourd étant très jeune, voir à sa naissance. Jésus met ses doigts dans ses oreilles, crache, et touche sa langue, puis il regarde au ciel et dit « Ouvre-toi ! » Sur-le-champ, l’homme est guéri !

Nos médecins aujourd’hui peuvent faire d’étonnante chirurgie ; ils peuvent dans certains cas corriger des problèmes semblables à cela, même des conditions congénitales. Mais je ne crois pas qu’il y ait un médecin qui guérit des gens en regardant au ciel et disant, « Ouvre-toi ! » Si donc ce que Marc nous raconte est exact, Jésus est sans égal, un fait qui ne saurait pas nous laisser sans réaction.

Est-il donc vrai, ce récit ? Je m’attends à ce que nous croyions que c’est vrai, que Jésus à opéré ce miracle. C’est normal que les chrétiens, ceux qui ont mis leur confiance en Jésus et l'appellent « Seigneur » acceptent ses miracles. Mais n’ayant jamais vu de nos yeux un tel miracle, c’est souvent une croyance intellectuelle, disons théorique. Ce n’est pas une pleine conviction de coeur qui se manifeste dans notre vie quotidienne. Et la conséquence en est que nous n’attendons vraiment pas de miracles en réponse à nos propres prières. Certes, Dieu ne veut pas répondre à toute prière par un miracle. Mais il est aussi vrai que parfois « vous n’avez pas ce que vous voulez, parce que vous ne savez pas le demander à Dieu. » (Jacq 4.2)

Beaucoup de monde ne croit tout simplement pas aux miracles. Si même ils en voyaient un, ils le renieraient. Ils pourraient admettre que ce soit un phénomène extraordinaire, mais rejetant de principe l'existence d’un dieu ou esprit quelconque, ce ne peut être un miracle.

Cela me parait imprudent et peu scientifique. Le fait que nous ne voyons pas ou ne comprenons pas quelque chose ne veut pas dire qu’elle n’existe pas ou n’est pas possible. Avant le microscope on ne croyait pas aux bactéries et virus, sans rien dire aujourd’hui des molécules, atomes, hadrons et quarks. Je suppose néanmoins que nous admettons tous l’existence de ces choses. Si donc nous sommes un peu plus prudents, nous devons du moins considérer la possibilité que Jésus a opéré ces miracles par une science que nous ignorons nous.

Mais là une autre difficulté s’impose : si Jésus a opéré des miracles, on ne peut pas ignorer son enseignement. C’est ridicule d’admettre qu’il a guéri des sourds-muets et des aveugles-nés, qu’il a chassé des démons, maitrisé les forces de la nature et ressuscité les morts, et en revanche dire qu’il ne peut pas être venu de Dieu. Beaucoup de Juifs au temps de Jésus l’ont dit. Ils ont accueilli les miracles, mais ont voulu le lapider parce qu’il prétendait être le Fils de Dieu !

Comme beaucoup de monde, ne pouvons-nous pas éprouver ce même malaise au sujet de Jésus ? Il n’est pas trop difficile d’admettre des miracles il y a 2000 ans. Ce qui peut nous troubler c’est de les expliquer, dire comment il les a fait, par quelle autorité. Cela peut impliquer que nous avons affaire avec Dieu, justement ce que les autorités juives ont renié. Afin d’éviter cela, ces autorités ont proposé que Jésus faisait des miracles par l’autorité de Satan. Aujourd’hui certains préféreraient sans doute dire que Jésus était un extraterrestre qui naturellement savait faire des choses que nous ignorons.

Mais ce ne sont que des efforts pour s’évader de ce qui est évident. La seule explication des miracles de Jésus est ce qu’il en dit lui-même : qu’il est venu d’auprès de Dieu pour exercer la puissance de Dieu. Et cette explication nous prive de la possibilité d’indifférence, c’est à dire, de l'appeler Seigneur et ne pas faire ce qu’il dit. Nous ne pouvons pas fermer le livre et dire « formidable ! » et puis poursuivre notre vie comme si rien ne s’est passé. Non ! Nous devons regarder Jésus et dire « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20.28), et puis mettre sa parole en pratique. Si nous faisons cela nous serons bénis ; sinon, nous serons condamnés, non pas parce que nous n’avons pas fait assez de ceci ou de cela, mais parce que nous avons reconnu Jésus et lui avons tourné le dos.

Lui tourner le dos ne donne pas de sens à la lumière d’un détail de cette guérison. Jésus a regardé vers le ciel et soupiré. Il n’a pas soupiré parce qu’il était fatigué ou mécontent. Mais plutôt parce que Jésus a toujours eu pitié de tous ceux qui souffraient des conséquences du péché.

Contrairement à ce que certains croient, Dieu n’a pas d'apathie envers nous. Le Dieu que nous présente la Bible est le Dieu qui fait preuve d’une sympathie profonde envers l'humanité.  L’éternel Parole de Dieu a pris chair et a vécu parmi nous, non pas par apathie mais par sympathie. Un des plus grands mystères révélés dans la Bible est que Dieu est troublé par notre péché. Il n’est pas content de notre souffrance conséquente à son jugement sur notre péché. Ca lui importe ! C’est pour cela qu’il a partagé notre souffrance lorsqu’il s’est chargé du péché du monde entier et est mort. C’est pour cela qu’il nous a comblé d’invitations de « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute circonstance demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin. » (Ph 4.6).

Face à cela, pourrions-nous être apathiques, indifférents à ce que Jésus a fait pour nous ? Pourrions-nous dédaigner la parole et la volonté de celui qui est mort pour nous et suivre la volonté du monde, un monde qui ne cherche qu’à profiter de notre existence ? Ne devons-nous pas nous laisser impressionner au plus haut point par la puissance et l’amour de Jésus ? J’espère que nous en sommes vraiment impressionnés au plus haut point. Car Jésus est Seigneur ; il est la vie ; il est la résurrection !

Et j’espère encore une autre chose : que nous pouvons comprendre que nous sommes d’une façon spirituelle sourds et muets pour que nous nous tournions vers Jésus et lui disions, « Moi aussi Seigneur, ouvre-moi les oreilles et délie-moi la langue. »

A part la guérison physique, il y a ici un sens spirituel qui se voit dans le texte du prophète Esaïe que nous avons lu tout à l’heure. « Ce jour-là, les sourds entendront ce qui est dit dans le livre et; sortant de l’obscurité, les aveugles se mettront à voir… Quand eux ou leurs enfants verront en effet ce que je ferai parmi eux, ils reconnaîtront qui je suis, moi, l’unique vrai Dieu, le Dieu de Jacob, ils redouteront de me déplaire, moi, le Dieu d’Israël. Eux qui avaient perdu tout bon sens, ils commenceront à me comprendre ; eux qui protestaient toujours, ils se laisseront instruire. » (Es 29.18, 23-24).

Dans le contexte, Esaïe prononçait un message qu’il répétait sans cesse : qu’Israël s'était rendu insensible à Dieu et sa parole au point où Dieu devait les détruire en tant que nation et puis reconstruire un nouveau peuple. Sans doute qu’Esaïe prévoyait des guérisons physique littérales, mais le contexte et tout le livre est plein de langage figuratif adressé à un peuple spirituellement aveugle et muet. « Soyez stupéfaits et restez sans voix, soyez aveuglés et restez sans voir, ivres, mais non de vin, titubants, mais sans avoir bu. Car le Seigneur vous a plongés dans un profond abrutissement ; il vous a bouché les yeux--c’est une allusion aux prophètes--, il a mis un voile sur vos têtes--c’est une allusion aux voyants--. » (Es 29.9-10).

Les prophètes appelaient souvent aveugles et muets des gens qui voyaient et parlaient physiquement. Ces gens écoutaient la parole de Dieu sans en tenir compte. D’autres l’ignoraient tout simplement. Ils faisaient preuve d’un aveuglement et d’une surdité spirituels, une désaffection à l’égard de Dieu. En effet, le monde séparé de Dieu reste dans les ténèbres en étant aveugle, sourd et muet. La grande promesse et espérance qu’offraient sans cesse Esaïe et les autres prophètes, c’était que Dieu avait un jour où il réconcilierait l’humanité avec lui et guérirait nos sens spirituels. Le premier pas a été l’envoi du Messie, le Serviteur du Seigneur. Ce Messie est Jésus qui est venu nous libérer des conséquences du péché. Il nous a ouvert les yeux et les oreilles ; il nous a libéré la langue, littéralement pour quelques uns, spirituellement pour nous tous.

Sans Christ donc, nous restons sourds et muets, ou comme Paul l’a dit, spirituellement morts. Par nature nous ne connaissons ni n’embrassons la parole de Dieu. Nous n’accueillons pas les vérités communiquées par l’Esprit de Dieu. Nous sommes hostiles à Dieu et le craignons ; nous ne pouvons ni le connaître tel qu’il est ni l’adorer.

C’est le Seigneur Jésus par son Saint-Esprit qui nous ouvre les oreilles pour écouter l’Evangile, la bonne nouvelle que nous sommes pardonnés et réconciliés avec Dieu à cause du Christ. C’est encore ce qu’a annoncé Esaïe, « Ce jour-là, les sourds entendront ce qui est dit dans le livre et; sortant de l’obscurité, les aveugles se mettront à voir. » Qui plus est, ce même Sauveur nous guidera dans la vie comme Esaïe l’a dit : « Et je vais guider les aveugles sur un chemin, sur des sentiers qu’ils n’avaient jamais suivis. Pour eux, je changerai l’obscurité en lumière et les obstacles en terrain plat. C’est cela mon projet, je n’y renoncerai pas, je le réaliserai. » (Es 42.16)

Pouvons-nous jamais être satisfaits d’une condition quelconque d’insensibilité spirituelle ? Ne voulons-nous pas vivre comme Dieu l’a voulu, voir, écouter et parler avec Dieu ? Dans ce cas, adressez votre prière à Jésus : « Moi aussi Seigneur, ouvre-moi les oreilles et délie-moi la langue. » Alors vous entendrez et comprendrez sa parole. Alors vous réaliserez ce que Jacques dit : « Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous. » (Jacq 4.8)

Chers frères et soeurs en Christ, soyez impressionnés de la puissance de Jésus et faites lui appel. « Seigneur, ouvre mes lèvres, pour que je puisse te louer. »

Pasteur David Maffett

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